Partis de Bourdax en Ariège le 19 septembre, nous arrivons le 29 septembre 2010 à Santiago de Compostela. Tout d'abord un petit arrêt au Monte de Gozo pour y installer notre bivouac.
Nous avons du mal à faire une photo car il faut attendre que ceux qui sont arrivés avant nous fassent la leur. Nous poserons aussi avec quelques groupes. La place est chère devant le monument qui possède pourtant 4 faces.
Une fois la logistique installée, nous descendons sur Santiago qui n'est qu'à 4 kilomètres.
Nous y voilà, comme en 2008 et 2009, mais dans d'autres conditions. La joie est pourtant la même.
Arrivés près de la cathédrale, nous roulons doucement et profitons de tout ce qui se passe dans les rues adjacentes.
Nous voilà enfin place de l'Obradorio, devant la Cathédrale. Mission accomplie.
Il ne reste plus qu'à aller remplir les formalités au bureau des pèlerinages. Mais ce jour-là, en Espagne, c'est la grève générale. quelques manifestants brandissent encore les drapeaux de leurs syndicats et distribuent des tracts aux passants. Nous n'y coupons pas, un oriflamme de la CGT est attribué à Jojo et il le coince en toute SOLIDARITÉ dans son panier d'osier.
Cela se remarquera quand nous garerons nos pétrolettes à côté des vélos dans l'entrée du bureau des pèlerinages.
Nous n'avons pas obtenu la Compostela, notre façon de voyager n'étant pas dans les normes (à pied, à cheval ou en vélo) du bureau des Pèlerinages.. Nous nous consolons tout de même car elle n'est même pas attribuée au pauvre Pèlerin qui marche, pedibus jamborum, depuis Bruxelles ou Berlin et qui malheureusement, du fait de la fatigue ou de blessures, termine en bus les derniers kilomètres depuis Samos ou Sarria (130 km environ) ... Contrairement aux nombreux touristes qui effectuent les 100 derniers kilomètres à pieds (ou pour les cyclistes, les 200 derniers kilomètres). Les normes sont inébranlables et l'intolérance une nouvelle norme chrétienne. (L'Inquisition est toujours vivante).
On ne nous a même pas demandé si nous avions pèleriné en mobylette "pietatis causa". Mieux qu'un bout de papier à encadrer, la Compostela nous a été donnée tout au long du parcours par les nombreux Pèlerins rencontrés, qu'ils soient à pieds, à cheval ou en vélo, et par la population intriguée par notre trio. Nous l'avons dans la tête, pleine de souvenirs, et dans notre coeur.
Le cahier de dessins de To en est aussi une manifestation.
En soirée, nous comptions manger chez "Manolo", mais du fait de la grève générale, le restaurant attitré des Pèlerins était fermé.
Nous avons erré dans les rues à la recherche d'un estaminet ouvert.
Passant parfois par des ruelles étroites.
Déambulant avec le parapluie, à la manière d'un Compostelan.
Et avons trouvé la perle rare.
El Asador "A cova do Feo"
D'où nous sommes ressorti(e)s sur le tard.
Heureux de terminer cette journée de grève.